Connue quelques années plus tôt en Autriche sous le nom de piscine étang, la piscine naturelle a commencé à faire parler d’elle en France à la fin des années 90 avec la parution dans des magazines jardin et déco, d’articles de presse présentant les premières réalisations de Philippe Roussille.
Son idée initiale était de créer, en lieu et place des omniprésentes piscines stériles, des jardins aquatiques aménagés pour la baignade.
Les premiers bassins de baignade qu’il réalise entre 1999 et 2006 intègrent, à proximité du bassin de nage, un bassin de filtration biologique planté de différents végétaux aquatiques, dont l’élodée canadensis.
Un dispositif de pompage met l’eau en mouvement en circuit fermé du bassin baignade vers le bassin planté dans lequel il déborde, entraînant les matières en suspension à travers la masse filtrante où elles sont piégées, « digérées » par une flore bactérienne et assimilées par des plantes aquatiques.
L’absence totale de produits chimiques, la clarté et la couleur de l’eau de ces bassins rappellent les sensations ressenties lors de baignade en rivière de montagne.
A partir de 2003, une évolution importante apparaît lors de la réalisation du projet de Floirac, près de Bordeaux : les plantes aquatiques sont supprimées et le bassin de filtration est enterré autour d’un long bassin de baignade rectangulaire, en débordement sur ces 4 côtés.
Le bassin de Floirac et les nombreux autres réalisés depuis, ont prouvé leur efficacité en terme de gestion de la qualité de l’eau, grâce notamment à un dispositif de percolation de l’eau à travers un préfiltre semi humide placé en pied de mur en amont du filtre biologique immergé.
Le débordement périphérique complet, garantit un parfait nettoyage de la surface du bassin. Quelle que soit la direction du vent, les particules flottantes, pollens, poussières et feuilles sont entraînées vers le débordement, éliminées du bassin et piégées par le préfiltre.
Ces bassins ont montré les avantages des lits filtrants enterrés qui, contrairement au lits filtrants à ciel ouvert, ne demandent aucun entretien: pas de plantes à tailler et aucun colmatage lié au développement d’une biomasse algale à sa surface.
Par ailleurs, l’emprise au sol du bassin est considérablement réduite.
La surface d’eau en contact avec l’air, est réduite à la surface du bassin, ce qui limite l’évaporation et rend un chauffage de l’eau plus efficient.
Depuis 2008, ces bassins intègrent un dispositif de fond mobile qui étend la zone d’obscurité de la zone de filtration à la zone de baignade.
Le contrôle complet de la lumière qu’il permet bloque la photosynthèse et donc le développement des algues dans la colonne d’eau et surtout sur les parois des murs du bassin, supprimant la nécessité de les nettoyer.
Seule la surface du fond mobile est exposée à la lumière et nécessite un brossage.
Ce dernier peut se faire facilement à sec, comme une terrasse.